nos fianciailles officielles ~ henry&opale

Bien que le temps ne s'y prêtait pas vraiment - les gouttes d'eau tombant du ciel et créant une brume irrespirable - Henry Conner Lancaster, mon fiancé et futur époux, désirait m'emmener aux champs de courses, afin que nous officialisions nos fiançailles publiquement. Jamais je n'avais été aux champs de courses et l'idée de découvrir ceci me déplaisait fort. Mais après tout, n'étais-je pas obligée de sortit publiquement ? Je devrais subir diverses humiliations comme les murmures “ Cette femme va se marier pour la deuxième fois. Cela m'étonnerait fort que leur relation dure ” ou bien “ Cela doit être humiliant pour monsieur Lancaster de sortir avec une femme connue pour sa réputation de mangeuse d'hommes ”. Mais malgré ces remarques je devrais garder mon calme et paraître naturelle, comme le ferait n'importe quelle lady digne de son rang. Henry était censé passer par ma demeure dans quelques minutes - bien qu'il arrivât souvent en retard - et je n'avais même pas choisi quelle robe allais-je porter. Je choisis une robe courte en lin et l'enfilai, tâchant de ne pas l'abîmer. Ma silhouette était beaucoup plus gracieuse que ce à quoi je m'attendais. La tunique de couleur blanche laissait paraître le bas de mes cuisses et j'avais beaucoup de mal à croire que c'était bien moi dans le reflet. Jamais je ne m'étais sentie aussi bien depuis que nos fiançailles étaient annoncées. Je ne savais si Henry m'aimait réellement. Je l'ignorais complètement mais néanmoins, je priais cela chaque soir. Espérons, c'était ce que je me disais tous les jours. J'attachai mes cheveux noirs de jais en un grossier chignon et enfilai des ballerines à rubans, ceux-ci contournant mon mollet de manière élégante.

« Vous êtes d'une beauté époustouflante, ma femme »

Je laissai échapper un sursaut, fermant et ouvrant délicatement les paupières. Il était là, derrière moi, les mains dans les poches. Il se tenait debout, adossé au mur. Ses yeux étaient rivés sur le miroir, scrutant alors ma silhouette fine. Je ne pus m'empêcher de sourire. Henry m'avait souvent complimenté mais pas depuis que nous étions officiellement fiancés. Je m'approchais de lui, faisant claquer mes talons à chacun de mes pas. Le parquet au-dessous de mes pieds était verni et n'avait jamais semblé aussi beau que depuis que je l'avais fait rénové par mes domestiques.

« Je ne sais si ma tenue convient tout à fait aux champs de courses. En vérité, je n'y suis jamais allée. J'ignore tout de cet endroit mais j'espère fort que vous m'apprendrez des choses sur ce lieu » souriais-je tandis qu'il déposai un doux baiser sur mon front, en guise de salutation.

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Conduire Opale, ou la désormais future Mrs. Henry Lancaster, aux champs de courses pour notre première sortie officielle en tant que fiancés avaient été mon idée. Certes le temps ne se prêtait guerre à une activité aussi arbitraire que les courses de chevaux, mais ce n'était peut être pas plus mal. Il n'y aurait que peu de monde. Juste assez sans doute pour que de folles rumeurs traversent rapidement le tout Londres. Juste assez pour que l'aristocratie estime mon devoir accomplit. Et enfin, il ne me resterait plus qu'à attendre. Attendre que Sacha n'épouse Charles Cartwright. Lequel ne semblait même pas se trouver en Angleterre en ce moment.

«

»

Les mots étaient sortis tous seuls, alors même que j'avais franchis le seuil de la chambre. Je n'avais même pas jeté un regard à ma fiancée que déjà, je la complimentais sur sa toilette. Et il semblait que je mentais avec une facilité déconcertante à mes semblables depuis l'annonce de mes fiançailles. Bien entendu, j'avais toujours été ainsi. Un menteur. Mais son avenir n'en avait jamais dépendu complètement. Aujourd'hui, c'était le cas. Et même ses conquêtes ne le reconnaissaient plus. Sa démarche, autrefois charmeuse et assurée, était désormais plus prudente, comme s'il avait peur de se bruler à chaque pas qu'il faisait. Ses yeux sombres semblaient avoir perdus de leur éclat, et sa sempiternelle barbe de trois jours datait vraisemblablement de beaucoup plus longtemps que cela. Il aurait été un pauvre mendiant que son apparence n'en aurait pas été autrement.

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Les paroles d'Opale me tirèrent soudain de mes songes, et je déposai un baiser sur son front. En vérité, je n'osai même plus la toucher. Bien entendu, ça avait déjà été le cas auparavant. Nous nous étions embrassés. Souvent. Et je me demandais même si nos péchés interdits n'avaient pas été plus loin que de simples baisers. Du moins si ça avait été le cas, ce ne devait pas avoir été assez exceptionnel pour que je m'en souvienne. cependant, depuis que nous étions fiancés, nous avions à peine échanger quelques baisers rapides et presque... fraternels. Sur le front. Sur la joue, le nez. La tempe aussi plus rarement. J'avais l'impression d'avoir cinq ans et de faire la cour à une gamine ne serait ce que pour énerver Heathcliff. Sauf qu'en l'occurrence, c'était plutôt à Heath de se moquer de moi dans pareil cas. Henry Conner Lancaster marié ? Ça aurait presque pu être drôle si ce n'était pas si pathétique.

«

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Je pris machinalement son bras sous le mien, et l'entrainait doucement vers la calèche qui nous attendait sur le perron du Manoir Klouders. Puis, j'aidais ma fiancée à y grimper, tâchant de ne pas porter attention aux trois jeunes ladies qui chuchotaient non loin de là, les yeux rivés dans notre direction. Je m'asseyais sur la banquette de cuir rouge, assez loin d'Opale pour ne pas avoir à la toucher, et assez près pour qu'elle ne se doute de rien. Le but étant de rester le plus naturel possible. Je faisais mine d'aimer une femme, chose que j'avais fait cent fois auparavant pour arriver à mes fins, par conséquents la tâche aurait du être des plus aisés. Et pourtant... Comme le trajet me paraissait interminable, je décidai d'entamer la conversation.

«

»

J'imaginai que le sujet lui plairais. Les ladies aimaient parler de leurs pairs. En particulier lorsqu'il s'agissait de les critiquer. Aussi pourrais je peut être occuper Opale suffisamment longtemps en s'aventurant aussi profond que possible sur ce sujet épineux.Une chose était sûre; la journée ne manquerait pas de piment.

Henry se racla la gorge, tapotant le sol de son pied droit. Ce signe d'impatience me tira de mes rêveries et je poussai un long soupir, réfléchissant à sa question. Je n'avais en aucun cas pensé à ce petit détail. C'est vrai que cela aurait dû me sauter aux yeux mais je n'avais pas que cela en tête, ces derniers temps. Summer me paraissait une parfaite demoiselle d'honneur, c'était évident. Réconciliées depuis peu, je savais qu'elle me soutiendrait. J'imagine que Henry s'attendait sûrement à ce que j'annonce le nom de Sacha Sparks, sa grande amie qui avait organisé notre rencontre et même son soudain amour pour moi ... J'ignorais toujours si les sentiments qu'éprouvaient mon futur époux étaient sincères ou non. Quant à la troisième et dernière demoiselle d'honneur, je n'en avais aucune idée. Peut-être Henry aurait-il une idée, lui ?

« Je pensais à Summer et Sacha, pour les deux demoiselles d'honneur. Quant à la troisième, je ne vois personne en particulier. Summer et moi étions meilleures amies auparavant mais suite à une dispute dont je ne connais même plus la raison, nous ne nous sommes plus jamais parlées. Puis, récemment, nous nous sommes à nouveau réconciliées. Sacha a promis d'organiser notre mariage et connaissant son bon goût, je pense que je dois bien lui réserver ce rôle » expliquai-je en levant les yeux au ciel.

Henry ne détourna même pas le regard qu'il avait posé sur la fenêtre, fixant alors les rares voitures qu'il pouvait y avoir dans la rue voisine. Ces petites voitures semblaient nouvelles et je n'en avais jamais empruntée une. Cela devait être amusant de conduire une voiture. Mais cette mode était tellement nouvelle que j'attendais un peu avant de l'expérimenter. Je m'approchai doucement de mon fiancé et posai mon visage sur son épaule, en pur signe d'affection. Il me scruta, un sourire porté sur ses lèvres. Je percevais alors ses dents blanchies que je n'avais jamais aperçu auparavant. Je souris à mon tour. Une étrange cohue se forma, accompagnée d'une grande effervescence. Je passai la tête par la fenêtre, apercevant alors le champs de courses. Nous étions enfin arrivés. Ce ne fut que maintenant qu'Henry Conner Lancaster me répondit, répliquant d'un air naturel et spontané.

» promenade chez les nobles. (opale)
» « J'ai mes sources. » summer&sacha&opale
» Rencontre corporelle. summer&opale
» Noon, pas les lunettes. ft Opale C. Klouders
» mariage nocturne • ft henry&summer!